Pour la Gloire de Dieu !
Comment
qualifier
ces
toiles
?
Elles
ne
sont
ni
vraiment
figuratives,
ni
totalement
abstraites,
mais
exposent
pour
chacune,
un
univers
particulier
chargé
d’émotions
et
de
sens,
au sein même des effets de matière, de la gestuelle et des signes, des couleurs et des lumières.
L’image
donnée
à
voir,
est
porteuse
d’une
histoire,
celle
de
notre
relation
au
monde
et
à
Dieu,
de
la
découverte
de
son
Mystère,
de
sa
Parole,
et
du
rayonnement
de
son
Amour
par
l’Esprit
Saint
qui
agit
en
nous.
Jésus
est
notre
modèle
celui
dont
nous
devons
nous
revêtir,
et
la
peinture
depuis
plus
de
vingt
siècles
nous
propose
en
de
multiples
visages,
la
beauté
du
Seigneur,
immédiate
à
notre
regard.
L’Esprit
Saint
est
celui
qui
nous
transforme,
une
personne
agissante
pour
pour
nous
libérer
des
esclavages
du
«
monde
»
.Comment
alors
toucher
au
Mystère
de
cette
action
en
nous,
comment
traduire
cet
Amour
qui
nous
relie
au
Père
et
au
Fils….
?
De
l’Incarnation
à
l’Esprit,
l’image
du
figuratif
à
l’abstrait
prend
alors
tout
son
sens.
Comment
en
effet
exprimer
ce
bouleversement
intérieur,
si
ce
n’est
en
se
libérant
du
trait
?
Mais
cet
abstrait
n’est
pas
une
incohérence
des
matières
et
des
formes,
il
obéit
à
la
Parole,
à
la
foi
qui
l’inspire,
au
cheminement
intérieur
qui
choisit
parmi
les
symboles
millénaires, les signes qui révèlent les fondements mêmes de notre croyance.
C’est ainsi dans un dialogue unique, que l’image devient une réalité, dans le jeu des médiations, celles
de l’Esprit à travers mon imaginaire et celui du spectateur. Chaque détail y joue un rôle bien défini,
élément d’un code élaboré au fil des années de travail et de foi, car même si les premiers jets naissent
avec spontanéité, dans la rapidité du geste, il faut ensuite un temps de recul pour la réflexion, la critique,
le choix .Dans un premier temps, il faut donc s’oublier, pour n’être plus qu’un médiateur. Le tableau se
pare de mystères, de surprises nées de l’inspiration sous la grâce de l’Esprit Saint, puis il devient peu à
peu un interlocuteur avec lequel il faut compter, demeurer à son écoute.
Ainsi
se
crée
une
symbiose
entre
la
matière
et
le
dire,
jusqu’à
ce
que
s’achève
la
conversation
par
la
signature.
Dans ce face à face, s’inscrivent d’abord des effets de matières, en transparence ou en strates
successives, riches de reliefs, des brillances ou des matités, couches archéologiques accumulées par
notre histoire, où se superposent les témoignages de ce monde: papiers et photos déchirés, brisures, et
souffrances, nos lots quotidiens de luttes, juxtaposant des aplats où le regard espère la Lumière qui nous
est promise.
Du chaos de la matière surgissent ensuite des graphismes sculptés ou grattés, comme autant de
langages divers pour diffuser la Bonne Nouvelle, celle du Christ, celle de l’Esprit Saint, cette source d’Eau
Vive qui inonde les motifs en vagues de liquidités, marée d’Amour sur le sable de nos vies, pour nous
convertir et faire naître à notre conscience la joie de l’Espérance.
Car c’est à notre liberté d’enfant du Père que ce combat nous appelle à choisir l’Espoir au néant, que
la couleur travaillée avec soin au pinceau, à la spatule mais aussi à la main se veut l’interprète, des
turbulences intérieures, explosion de joie ou de tristesse à la sérénité comme une hymne à la Vie, à la
Miséricorde du Seigneur, en noir, gris, pastels ou en symphonie d’un vermillon éclatant, d’un bleu espace
intense, au blanc pur.
Un combat pour nous mettre en marche chaque jour, dans l’Esprit qui affronte, lie, transforme, annule,
fait renaître, comme autant de mouvements sur la toile pour rendre grâce à Celui qui nous a créés.
Ainsi
l’image
jamais
d’une
figuration
formelle,
sorte
de
transcription
poétique
et
symbolique,
de
signes
en
métamorphoses,
surgis
plutôt
que
décrits
sont
autant
de
codes
contemporains
pour
dire
quelque
chose
du
Mystère
de
Dieu
et
de
l’Esprit
Saint,
de
la
joie
et
de
la
souffrance,
de
la
victoire
de
l’Espérance
sur
la
mort
et
qu’au
delà
de
toute
notion
esthétique,
il
s’agit
bien
d’une louange à la Gloire de Dieu .
CHRISTIANE TOUGNE-HUMBERT
TEMOIGNER AUJOURD’HUI